A) A) INTRODUCTION
Le
mot immanence est l’antonyme du mot transcendance (« par-delà les
limites »), dès lors ce qui est réputé immanent ne franchit jamais les
frontières de la nature finie au-delà de laquelle nous aurions affaire à une réalité
infinie ; ce terme nous indique aussi que la pensée s’auto limite à
l’archipel de l’être sensible et écarte ou critique l’être intelligible réputé
imaginaire donc fondamentalement non existant. De ce point de vue, Nietzsche
est sans aucun doute un des plus grands philosophes de l’immanence mais sans
pour autant que nous puissions assimiler sa doctrine à une forme de
matérialisme car nous connaissons sa critique sans indulgence de l’atomisme
démocritéen.
Pourtant,
de ce point de vue il y a un paradoxe incontestable car que se peut-il trouver
dans la nature qui ne soit sensiblement matériel fusse même sous une forme très
éthérée ?
Un
élément de réponse est à chercher du côté d’Aristote qui, pour sa part, n’aurait certainement pas
définit la nature dans sa composante purement matérielle car elle fut pour lui
d’abord l’expression du mouvement, or il ne s’agit pas seulement chez le
Stagirite d’une simple animation ni même d’une translation d’un point A à un
point B mais essentiellement le mouvement aristotélicien est la transformation
de l’être sensible dans le temps qui se distingue de l’être intelligible
(métaphysique) voué pour son bonheur ou son malheur a resté inchangé,
invariable. Au-delà de la physique, il y a le monde des principes et des causes
éternelles.
Le
problème qui se pose alors quand on parle d’immanence nietzschéenne est de
trouver comment débusquer les références qui nous permettent de comprendre à
quel modèle de nature immanente le philosophe allemand fait référence. Est-on face à une nature mouvement ou une
nature matière ? On pourrait aussi poser la question en terme
épistémologique et demander : quel est le paradigme de l’immanence chez
Nietzsche ? Finalement ce que l’on retiendra d’important dans notre
recherche sera de comprendre où est placé la (les) limite(s) entre le monde
physique et le monde métaphysique et last but not least pourquoi la
métaphysique est condamnable (réfutable) aux yeux de Nietzsche ? Pour ce
faire nous allons donc explorer quatre thèmes phares de la pensée du
philosophe : la mort de Dieu, la volonté de puissance, le surhomme et
l’éternel retour.
B)
LA
MORT DE DIEU ET LA VOLONTE DE PUISSANCE
On
notera que la mort de Dieu chez Nietzsche est exactement l’inverse de la
conception de la mort divine chez les
Chrétiens. La mort sur la croix du Christ est l’annonce de la rédemption, de la
résurrection des morts et de la venue imminente du Royaume des Cieux sur terre
alors que chez Nietzsche c’est la mort sans retour de toutes les valeurs
transcendantes : la vérité, la morale, l’espérance[1]
… et l’annonce de l’émergence des
nouvelles normes où la métaphysique est supplantée au profit de valeurs liées à
la vie. La vérité cède la place à l’authenticité.
« Nietzsche se
propose d’analyser l’origine de la pulsion de vérité inhérente à l’homme, et
conclut qu’elle est le fruit du processus de socialisation, c’est-à-dire des
conventions sociales nécessaires à la survie. Ainsi, quiconque utilise les
mots selon les conventions socialement
acceptées est considéré comme exprimant la vérité ; dans le cas contraire,
il ment. Par conséquent, ce que nous appelons « vérité » n’est qu’une
simple convention linguistique. Croire que le langage reproduit fidèlement le
monde est une illusion qui naît de l’oubli : les vérités sont des illusions
dont nous avons oublié la véritable nature. »[2]
Quant
à la métaphysique c’est l’arrière monde, l’arrière-boutique glauque, la
fabrique des illusions pour laquelle notre philosophe demande à déposer le
bilan et à fermer boutique. En
supprimant la grammaire il supprime Dieu. L’existence est dépourvue de sens, il
n’y a que des interprétations.
Il
y a quelque chose de touchant, et en même temps de tragique et de prométhéen,
dans cette démarche en ce qu’elle est une invitation à ne compter que sur soi-même,
sur notre humanité et ses ressources car il y a un apriori implicite à vouloir
écarter ce que les autres « philosophes du soupçon » auraient nommé
en d’autres termes (Marx aurait parlé de superstructure et Freud de Surmoi) : la seule vérité
possible est enfuie au cœur de l’homme, non dans son intelligence rationnelle
mais plutôt dans ses instincts car l’instinct est une intelligence immédiate
sans réflexion. Henri Bergson définit l’instinct et l’intelligence en ces
termes :
« L’instinct
achevé est une faculté d’utiliser et même de construire des instruments
organisés ; l’intelligence achevée est la faculté de fabriquer et d’employer des
instruments inorganisés. »[3]
Ainsi
d’un point de vue fonctionnel l’instinct et l’intelligence auraient en commun
une fonction instrumentale. L’homme doit retrouver ce rapport au monde non pas
à partir d’une croyance en la vérité mais au contraire à partir du conflit de
la vie qui lutte pour sa subsistance dans un monde qui lui est hostile, un
monde rugueux où règne la souffrance.
Pas
étonnant dès lors que l’on trouve chez l’auteur de « La Généalogie de la
morale» une néo-éthique aristocratique où la volonté du plus fort l’emporte sur
celle du plus faible. Car il ne cache pas son admiration
« pathologique » pour le monde héroïque présocratique où l’égoïsme
l’emporte sur l’altruisme et où le prédateur se repaît de sa proie[4].
C’est, dit-il, la faiblesse de la morale juive qui a inventé le péché.
D’ailleurs, ce n’est pas sans rappeler la dialectique du maître et de l’esclave
chez Hegel où le maître est celui qui ne craint pas de mettre sa vie en péril
alors que l’esclave est celui qui se préserve et est asservit par le maître
ayant fait preuve de bravoure face à la lâcheté du soumis.
En
revanche, on se souviendra que dans la phénoménologie de l’Esprit le rapport
entre le maître et son subordonné finit par s’inverser.
Bien
que nous nous en rappelions, il faut bien admettre que chez Nietzsche il n’y a
pas cette dialectique car le maître doit rester le maître et le serviteur doit
rester le serviteur. C’est la volonté de puissance qui domine dans la vie
réelle, y compris chez les faibles où elle est bien enfuie sous une morale
de soumis:
« La volonté de
puissance est devenue la clé de la philosophie nietzschéenne. Le philosophe
conclut de cette théorie que la force d’impulsion de la civilisation a toujours
été la recherche de la puissance plutôt que de l’utile ou du profit. La volonté
de puissance est la pulsion fondamentale de nos actes particuliers - même si
elle n’adopte parfois qu’une expression très primaire – et gouverne également
l’humanité dans son ensemble. Mais en quoi consiste-t-elle exactement ?
Elle s’incarne dans la volonté d’être ce que l’on est vraiment, de reconnaître
son être véritable et d’être fidèle à soi-même. Elle est l’acte favorable à
tout ce qui est la vie mais aussi la voie qui mène au surhomme. »[5]
C)
LE
SURHOMME
Si la
vie est conduite par la volonté de puissance alors l’éthique est castratrice de
la vie. Toutes morales du bien (Platon, Socrate), du devoir (Kant) ou de
compassion (chrétienne) représentent le coté apollinien de l’existence qui
ordonnent le chaos de l’existence. Car Nietzsche est d’abord un vitaliste et en
cette qualité il pense que les valeurs que nous défendons sont contraires au
plein épanouissement de l’être sensible bouillonnant, dans le tréfonds de ses
instincts, d’une énergie bacchusienne anarchique et profondément immorale ou
plutôt amorale.
En
cela il se rallie à une position qui fut défendue par un auteur politique
florentin Nicolas Machiavel qui publia en 1532 un des livres les plus polémique
de l’histoire au point que l’adjectif machiavélique est hautement connoté
d’immoralité et par un glissement de sens est presque devenu un synonyme de
démoniaque.
Nietzsche
se distingue toutefois de son prédécesseur en ce qu’il extrapole à la
philosophie ce qui n’était chez le second qu’un positionnement politique non
généralisable à l’ensemble de la société.
Chez
Machiavel la vertu est remplacée par la Virtù dont le radical a semble-t-il quelque ressemblance que celui du
mot virtuose. L’homme politique doit être un virtuose de l’action fut elle
violente ou manipulatrice.
« De façon générale, on peut dire que la virtù
machiavélienne se situe à l’opposé de la vertu chrétienne médiévale, cultivée
dans les monastères par la vie contemplative. Elle représente le contrepoint de
l’oisiveté : action, activité, énergie, dynamisme. La vertu constitue la
volonté, mais également la connaissance, l’aptitude et l’astuce, un complexe
mélange d’action et de technique entre les mains d’un individu. Pour Machiavel,
la seule vertu consiste en disposition à toujours faire ce que la nécessité
exige pour parvenir à des fins supérieures, sans considérer l’action qui en
résulte comme bonne ou comme mauvaise. »[6]
Alors,
comment donc peut-on passer de la vertu à la virtù, ou comment faire de la
vertu une virtù ?
La question
ne se résout pas chez Nietzsche par un simple acte de volonté, il y a une
période de l’histoire pour déconstruire les valeurs morales et cette période il
la nomme le nihilisme. Grosso modo le nihilisme se situe au 19ème
siècle c’est-à-dire précisément au siècle de notre auteur. En effet, le 19ème
siècle est celui de l’épopée napoléonienne, de deux mouvements révolutionnaires
majeures en Europe - 1830 et 1848 – et celui de la guerre franco-prussienne.
C’est également l’époque de l’organisation des mouvements ouvriers, du
socialisme international, de l’anarchie et de l’anarcho-syndicalisme. C’est
l’époque des phalanstères et des premières utopies sociales.
Le
nihilisme est pour le philosophe la naissance de la culture de masse et
de l’esprit de troupeau car il faut bien admettre qu’aux yeux de
Nietzsche si le nihilisme est nécessaire il ne lui voue aucune admiration et
lui reconnaît juste un devoir historique de déconstruction.
De
même que la Révolution Française avait accouché de l’Empire napoléonien, De
même la culture de masse et l’esprit de troupeau devraient aussi conduire à
l’émergence du Surhomme.
Le
Surhomme (ou homme supérieur) est un concept ambigu qui apparaît pour la
première fois dans un texte assez difficile à décrypter dans sa forme
romanesque « Ainsi parlait Zaratoustra » :
« Hommes supérieurs, apprenez de moi ceci :
sur la place publique personne ne croit à l’homme supérieur. Et si vous voulez
parler sur la place publique, à votre guise ! Mais la populace cligne de l’œil
: « Nous sommes tous égaux. » « Hommes supérieurs, – ainsi cligne de l’œil la
populace, – il n’y pas d’hommes supérieurs, nous sommes tous égaux, un homme
vaut un homme, devant Dieu – nous sommes tous égaux ! » Devant Dieu ! – Mais
maintenant ce Dieu est mort. Devant la populace, cependant, nous ne voulons pas
être égaux. Hommes supérieurs, éloignez-vous de la place publique ! . Devant
Dieu ! – Mais maintenant ce Dieu est mort ! Hommes supérieurs, ce Dieu a été
votre plus grand danger. Vous n’êtes ressuscité que depuis qu’il gît dans la
tombe. C’est maintenant seulement que revient le grand midi, maintenant l’homme
supérieur devient – maître ! »[7]
Dans
ce court extrait nous retrouvons l’enchaînement mort de Dieu/esprit de troupeau
(égalité)/Surhomme. Il s’agit donc d’un mouvement dialectique qui part de la
mort de Dieu et va jusqu’au surhomme remplaçant et supprimant Dieu (la
métaphysique et la morale). Il est le maître immanent qui a supplanté le maître
transcendant. Le Surhomme est bien la clé de voûte de l’immanence nietzschéenne
presque à l’image inversée de ce que le Christ est selon les Evangiles la
pierre angulaire que les constructeurs ont rejeté (Matthieu 21:42). Ce surhomme
n’a pas pour vocation de connaître une ascension mais bien de prendre la place
de Dieu, ni plus ni moins.
D)
L’ETERNEL
RETOUR
Si
le Surhomme ne monte pas vers ciel, s’il rejette toutes transcendances alors il
est voué à l’Eternel retour, il sera comme le poisson rouge qui tourne dans son
bocal, rien de nouveau ne peut apparaître dans ses existences futures et il
tourne en rond ne pouvant franchir la paroi de verre des cycles de
réincarnations.
Cette
idée on la trouve déjà chez Arthur Schopenhauer dans son œuvre la plus
importante « le monde comme volonté et représentation » :
« De ce que nous
sommes là maintenant suit, à bien y réfléchir, que nous devons être toujours.
Car comme nous sommes nous-même l’être que le temps a accueilli en lui pour
remplir sa vacuité, raison pour laquelle cet être remplit le temps TOUT ENTIER
de la même façon, le présent, le passé et l’avenir, et il nous est tout aussi
impossible de nous extraire de l’existence que de l’espace – A y regarder de
près il est impensable que ce qui est là une fois avec toute la force de la
réalité puisse un jour devenir néant pour ensuite ne pas être durant un temps
infini. »[8]
Comme
tout le monde le sait Schopenhauer était un philosophe pessimiste c’est-à-dire
qu’il considérait, au fond, que la volonté de vivre (ou d’être) était le drame
de toute existante organique ou inorganique et que le déterminisme l’emportait
sur le libre arbitre en sorte que notre seul pouvoir est de tourner le dos à la
vie avec mépris.
Au
contraire Nietzsche est un philosophe élitiste et aristocratique, pour lui il
faut pleinement acquiescer à la volonté de vivre (volonté de puissance) et ce
pour une raison fort simple : il connaissait la théorie de l’évolution
darwinienne.
Oh
bien entendu il y aura toujours des cycles longs qui finalement se reproduiront
éternellement à l’identique mais ils s’étendent sur tant de millions d’années
lumières que le recommencement ne sera jamais un échec. Comme on ne se lasse
jamais d’un jeu passionnant, il n’y a aucune raison que nous nous lassions de l’Eternel
retour. A la limite on attend que cela recommence. Ce déterminisme n’est pas
exempt de joie à la manière dont Spinoza considérait en ces termes :
« Nous voyons
donc que l’esprit peut subir de grands changements, et passer tantôt à une
perfection plus grande, mais tantôt à une moindre ; et ces passions nous
expliquent les sentiments de la Joie et de la Tristesse. Par Joie, j’entendrai
donc dans la suite la passion par laquelle l’esprit passe à une perfection plus
grande ; par Tristesse, au contraire, la passion par laquelle il passe à une
perfection moindre. En outre, le sentiment de la joie rapporté à la fois à
l’esprit et au corps, je le nomme Chatouillement ou Gaîté, et celui de la
tristesse, Douleur ou Mélancolie. »[9]
Le
but du « jeu » est de progresser constamment d’un état d’évolution
moindre à un état dévolution supérieur où l’homme, issu d’un primate, n’est
qu’un pont entre lui-même et le Surhomme. Reste à savoir s’il y aurait encore
quelque chose de supérieur au Surhomme avant de revenir à la case départ.
Peut-être l’homme-dieu ?
Quoi
qu’il en soit tout reviendra éternellement :
« Ô
Zarathoustra, dirent alors les bêtes, pour qui pense, toutes choses même
dansent ; viennent et se tendent la main, et rient et fuient – et
reviennent.
Tout part, tout
revient ; éternellement roule la roue de l’être. Tout meurt, tout
refleurit, à tout jamais court l’an de l’être.
Tout se brise, tout
se remet en place ; éternellement se rebâtit la même maison de l’être.
Tout se sépare, tout à nouveau se salue ; éternellement fidèle reste à
lui-même l’anneau de l’être. »[10]
E)
CONCLUSION
Nous
nous étions fixé comme objectif de comprendre où est placé la (les) limite(s)
entre le monde physique et le monde métaphysique et last but not least pourquoi
la métaphysique est condamnable (réfutable) aux yeux de Nietzsche ?
Au
vu des thèmes extrait de l’œuvre du philosophe on comprend que la limite entre
le monde physique, autrement dit le monde de l’être immanent, est placée d’un
point de vue historique entre la période présocratique et l’époque héroïque de
la mythologie. Ce dernier est un monde sans morale et sans métaphysique, un
monde que notre philosophe appelle de ses vœux. C’est le monde du Dieu Bacchus,
le dieu du vin et de l’ivresse, celui des satires et des bacchanales. Il
l’oppose au monde de d’Apollon, le monde de l’ordre et de la lumière, celui de
l’individuation de l’homme qui maîtrise ses instincts et les met au service de
la Raison et du Logos.
Chez
Nietzsche c’est la volonté de puissance qui est la vérité, la morale et la
métaphysique sont des leurres pour des esprits castrés qui ne savent même pas
que dans leur condition d’esclave eux aussi
sont agités par la volonté de puissance.
Si
la métaphysique est condamnable c’est parce qu’elle crée des arrières-mondes, pures
illusions de l’esprit apollinien. L’homme n’a pas vocation ni à connaître le
Paradis, ni l’Enfer et la Providence de Dieu n’est qu’une consolation pour les
misérables.
Son
destin c’est le Surhomme et l’Eternel retour, rien qui ne transcende le monde physique
et ses lois immuables.
BIBLIOGRAPHIE
1. BERGSON
Henri, L’évolution créatrice » collection Quadrige Puf, Presse
Universitaire de France, 2007 ;
2. COLLI
Giorgio, « Ecrits sur Nietzsche, Paris, Editions de l’éclat, 1988 ;
3. DELEUZE
Gilles « Nietzsche et la Philosophie » Paris, Presses Universitaires
de France, 1962 ;
4. FINK
Eugen, « La philosophie de Nietzsche » Paris, Les Editions de Minuit,
1965 ;
5. HERNANDEZ
ARIAS José Rafael, « Nietzsche. La critique la plus radicale des valeurs
et de la morale occidentales », collection apprendre à philosopher,
Edition RBA France ;
6. JAEN
Marcos, « Machiavel. La morale est étrangère à la politique qui ne
vise que le pouvoir », Edition RBA France ;
7. JANZ
Curt Paul, « Nietzsche. Biographie », Paris, Gallimart, 3 tomes
1984,1985 ;
8. NIETZSCHE
Frédéric, « Ainsi parlait Zarathoustra, une livre pour tous et pour
personne », traduit par Maurice de Gandillac, collection folio essais,
Gallimard 1971 ;
9. NIETZSCHE
Frédéric, « Crépuscule des idoles », folio essais , Editions Gallimard
1974 ;
10. NIETZSCHE
Frédéric, « Le Gai Savoir », Les classiques de la Philosophie, Le
Livre de Poche, 1993 ;
11. SCHOPENHAUER
Arthur, « Le monde comme volonté et représentation II, collection folio
essai inédit, Gallimart 2009 ;
12. SPINOZA
Baruch, « Ethique », bilingue latin-français, collection Essais,
Editions du Seuil 2010.
[1]
« Le christianisme est l’inversion
de toutes les valeurs aryennes, la victoire des valeurs tchandala, la bonne
nouvelle prêchée aux humbles et aux pauvres, le soulèvement général de tous
ceux qui sont piétinés, malheureux, contrefaits, ratés, contre la « race »,
- c’est l’immortelle revanche des tchandala présenté comme religion de l’amour… ».
Crépuscule des idoles, folio essai, Gallimard p 50.
[2]
HERNANDEZ ARIAS José Rafael, « Nietzsche. La critique la plus radicale des
valeurs et de la morale occidentales », collection apprendre à
philosopher, Edition RBA France, 2016, p.48.
[3]
BERGSON Henri, L’évolution créatrice » coll. Quadrige Puf, Presse Universitaire de France,
2007, P. 141
[4] « Les hommes qui préparent – Je salue tous
les indices de la venue d’une époque plus virile et plus guerrière qui remettra
en honneur la bravoure ! Car cette époque doit ouvrir la voie à une époque
plus haute encore et rassembler la force dont celle-ci aura besoin un jour –
lorsqu’elle introduira l’héroïsme dans la connaissance et fera la guerre pour
la pensée et pour ses conséquences. Voilà pourquoi il faut que dès maintenant
des hommes vaillants préparent le terrain ; ces hommes ne peuvent pas
sortir du néant – et tout aussi peu du sable et de l’écume de la civilisation
d’aujourd’hui et de l’éducation des grandes villes : il faut des hommes
silencieux, solitaires et décidés, qui se contenter de l’activité invisible (…)
car croyez m’en ! – le secret pour moissonner l’existence la plus féconde
et la plus réjouissance de la vie, c’est de vivre dangereusement.(…) Enfin la
connaissance finira par étendre la main vers ce qui lui appartient de
droit : - elle voudra dominer et posséder, et vous le voudrez avec
elle ! (le Gai Savoir, livre
quatrième, aphorisme 283 , Le livre de
Poche 1993 p.285 et 286).
Ce sont des propos tenus
à propos du savoir en des termes martiaux qui ne sont pas une simple allégorie
mais bien les intonations d’un esprit héroïque.
[5]
HERNANDEZ ARIAS José Rafael, « Nietzsche. La critique la plus radicale des
valeurs et de la morale occidentales », collection apprendre à
philosopher, Edition RBA France, 2016, p.13
[6]
JAEN Marcos, « Machiavel. La morale est étrangère à la politique qui
ne vise que le pouvoir », Edition
RBA France, 2016, p.83
[7]
NIETZSCHE Frédéric, « Ainsi parlait Zarathoustra, une livre pour tous et
pour personne », traduit par Henri Albert, Edition Mercure de France,
P.422 et 423
[8]
SCHOPENHAUER Arthur, « Le monde comme volonté et représentation II,
collection folio essai inédit, Gallimart 2009, p. 1916, 1917.
[9]
SPINOZA Baruch, « L’Ethique », proposition XI, Scolie, p. 136
[10]
NIETZSCHE Frédéric, « Ainsi parlait Zarathoustra, une livre pour tous et
pour personne », traduit par Maurice de Gandillac, collection folio
essais, Gallimard 1971, p 274 et 285
Glossaire
Immanence : Concept opposé à la transcendance, se référant à ce qui existe et se réalise à l'intérieur du monde sensible, sans dépasser les limites de la nature finie.
Transcendance : Référent à tout ce qui dépasse la réalité matérielle et finie, souvent lié à des notions de divinité ou de vérités absolues.
Être sensible : Réalité accessible aux sens, souvent considérée par Nietzsche comme plus authentique que l’être intelligible ou métaphysique.
Être intelligible : Concept métaphysique qui désigne une réalité non matérielle, souvent associée aux idées abstraites et aux vérités éternelles.
Critique de l’atomisme : Rejet de la conception matérialiste du monde comme étant composé de particules indivisibles, en faveur d'une vision plus dynamique de la nature.
Mouvement aristotélicien : Dans la pensée d'Aristote, le mouvement n’est pas seulement un déplacement spatial, mais une transformation de l’être dans le temps.
Métaphysique : Étude des principes fondamentaux de la réalité qui, selon Nietzsche, conduit à des illusions et est souvent critiquée comme étant non essentielle.
Mort de Dieu : Concept central chez Nietzsche, indiquant la fin des valeurs transcendantes et l'absence de sens absolu dans un monde sans divinité.
Volonté de puissance : Notion clé dans la philosophie nietzschéenne, désignant la force fondamentale qui pousse les êtres à s’affirmer et à se dépasser.
Surhomme : Idéal nietzschéen représentant l'homme qui transcende les valeurs traditionnelles et incarne la volonté de puissance, opposé à l'esprit de troupeau.
Nihilisme : Vision pessimiste selon laquelle la vie manque de sens ou de valeur, souvent lié à la déconstruction des valeurs traditionnelles.
Éternel retour : Idée que l’existence se répète éternellement dans un cycle sans fin, où chaque événement se reproduit indéfiniment.
Dialectique du maître et de l’esclave : Concept hégélien où le maître représente la force et l'affirmation de soi, tandis que l'esclave est soumis et dépendant. Nietzsche critique cette inversion de la dialectique.
Vitalisme : Philosophie qui valorise l’énergie vitale et les instincts contre les morales restrictives et castratrices.
Virtù : Notion machiavélienne d’habileté et de capacité d’action qui se démarque de la vertu chrétienne, associée à l'efficacité et à la manipulation.
Authenticité : Valeur liée à la vérité intérieure, où l’individu doit être fidèle à lui-même, en contraste avec les conventions sociales.
Illusions de la vérité : Vision selon laquelle ce que l'on considère comme vérité n'est qu'une convention sociale et linguistique, souvent influencée par des intérêts et des besoins.
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