Chez les Stoïciens et plus
particulièrement pour Epictète ou Marc-Aurèle le bonheur consiste à agir sur ce
qui dépend de soi et non sur ce qui dépend du monde. En effet, nous avons tous
le pouvoir d’agir sur nos pensées, nos représentations et nos états affectifs mais
pas sur les événements qui sont par nature extérieurs à soi-même et dont
l’issue nous échappe trop souvent.
Marc Aurèle est d’ailleurs très
prolixe au sujet de cette félicité :
« (…)Mais
l’homme heureux, c’est celui qui s’est attribué à lui-même un bon lot, et un
bon lot, ce sont de bonnes orientations d’âme, de bonnes tendances, de bonnes
actions. »[1], ou :
« Le
bonheur, c’est de posséder un bon génie, ou une bonne raison. Que fais-tu donc
ici, imagination ? Va-t’en, par les Dieux, comme tu es venue ! Je
n’ai pas besoin de toi. Tu es venue, selon ta vieille habitude ; je ne
t’en veux pas ; seulement, retire-toi. »[2], mais encore :
«
(…) que le bonheur de vivre dépend de très petites choses, et que, si tu
désespères de pouvoir être un dialecticien et un physicien, il ne faut pas pour
cela renoncer à être libre, modeste, sociable et docile à la voix de
Dieu. »[3],
et de poursuivre :
« Où
donc est-il ? (le bonheur, n.d.r.) – Dans la pratique de ce que requiert
la nature de l’homme. – Comment donc le pratiques-tu ? – En ayant des principes d’où
procèdent impulsions et actions. – quels principes ? – Ceux qui ont trait au bien et au mal : qu’il
n’y a de bien, pour l’homme, que ce qui le rend juste, tempérant, courageux,
libre, et qu’il n’y a de mal, que ce qui produit en lui des effets opposés aux
susdites vertus. »[4],
Mais oui, bonne question, quels sont donc précisément ces principes qui ont trait au
bien et au mal comme aussi aux vertus?
Le plus importants de tous
est :
A)
Il n’y a de bien que le BIEN MORAL et de mal que
le MAL MORAL ; par conséquent de lui découlent tous les autres points
fondamentaux (ou képhalaia) à savoir :
1.
Seul ce qui dépend de nous (jugements et
assentiments) est source de bien et de mal ;
2.
Ni la douleur, ni le plaisir ne sont des
maux ;
3.
Une faute commise contre nous ne nous touche
pas ;
4.
Nous ne pouvons subir aucun dommage d’autrui ;
5.
Les choses ne pénètrent pas en nous ;
6.
Celui qui commet une faute la porte en lui et ne
fait de mal qu’à lui-même ;
7.
Toute faute est un faux jugement fruit de
l’ignorance
8.
L’homme est l’auteur de son propre trouble, rien
ne vient en lui de l’extérieur pour le perturber
9.
Seul la honte est un mal moral ;
10.
Tout vient de la nature universelle, la
méchanceté est due au don de liberté.
Or, ces 10 premiers « képhalaia » éthiques tiennent leur valeur d’une certaine
conception physique de la nature qui finira par faire s’exclamer à l’empereur :
« Bonheur
de l’homme : faire ce qui est le propre de l’homme. Et ce qui est le
propre de l’homme, c’est d’être bienveillant envers ses pareils, de mépriser
les mouvements des sens, de discerner les idées qui mérite créances, de
contempler la nature universelle et tout ce qui arrive conformément à sa loi. »[5]
Et selon l’expression du philosophe, les idées
qui méritent créances eu égard aux événements suscités conformément à loi de la
nature contemplée par l’être de raison sont celles que partage le courant
stoïcien dans son ensemble :
1.
Il existe un Tout dont l’homme est une
partie ;
2.
Phusis (nature)=Logos : la nature est identique
à la Raison universelle
3.
La Raison universelle donne forme et énergie à
la matière ;
4.
En toutes choses il faut distinguer le causal et
le matériel ;
5.
La parenté des humains (êtres de raison) provient de la Raison universelle ;
6.
Le monde est une cité, l’humanité ne constitue
pas une communauté de sang ou de semence mais l’union d’hommes liés et attirés
par leur nature rationnelle ;
7.
Rien ne peut faire obstacle à l’intellect et à
la raison ;
8.
Il faut accorder son esprit avec la Raison
universelle ;
9.
La nature est déterministe, elle impose un
éternel retour. C’est le Destin qui préside à toutes choses, il les
métamorphose et les répète sans cesse.
10.
Seul existe «l’ici et
maintenant » rien ne compte plus que le temps présent;
Donc on peut dire que le philosophe doit vivre dans le
présent selon ces principes et se rendre
compte de l’urgence de l’action morale face à l’imminence de la mort non pas pour
favoriser une vaine gloire posthume mais pour se transformer en homme de bien
avant de périr.
Pour devenir un tel homme
Marc-Aurèle s’exerce à la triple discipline stoïcienne portant uniquement sur CE
QUI DEPEND DE NOUS DANS LE PRESENT:
1.
Du jugement ou de l’assentiment ;
2.
De l’action ;
3.
Du désir.
Ces trois disciplines
correspondent aux trois divisions de la philosophie antique
1.a
LOGIQUE : tout ce qui a trait au jugement
correct est ipso facto source de vérité (donc de prudence), elle constitue la
délimitation de la sphère du moi ou du principe directeur ;
2.a
ETHIQUE : tout ce qui a trait à l’action
correcte est ipso facto source de justice ;
3.a
PHYSIQUE : tout ce qui a trait au désir
correct est ipso facto source de tempérance.
On vient de le voir cette
approche vise le développement des trois vertus cardinales des Stoïciens à
savoir :
1.b
Vérité ou prudence ;
2.b
Justice ;
3.b
Tempérance.
1)
LOGIQUE : DISCIPLINE DE LA PENSEE PRESENTE
QUI DEPEND DE MOI (Logique ou
discipline du jugement : partie de l’âme judicative ou faculté de juger)
La discipline de la pensée permet
l’expression de la vertu de vérité (ou de prudence). Les sensations (aisthésis) donnent naissance
à des images (phantasia) qui nous émeuvent et se traduisent dans un discours
intérieur – le jugement – que l’assentiment
(sunkatathésis) approuve ou rejette.
Moi et objectivité
Pour Marc Aurèle il n’y a pas de vérité
subjective, tout jugement doit être objectif, c’est uniquement en écartant de nos représentations l’imagination
que nous pouvons atteindre à la liberté de pensée ou au libre arbitre. Il
disait que les choses ne touchent pas l’âme, qu’elles n’affirment rien
d’elles-mêmes. Notre jugement est notre daîmon, notre âme pensante, notre
principe directeur, notre Intellect autrement dit notre MOI de nature
rationnel. Il se distingue du corps matériel et de l’âme en tant que principe
vital ; il est individuel (en tant que partie du grand Tout) et se différencie
de tous les autres moi(s) mais surtout il n’a pas d’existence en dehors du
temps présent. Notre identité rationnelle passée n’est plus rien et celle à venir
nous l’ignorons encore complètement.
Moi et liberté.
En revanche par l’individualité
le « daîmon » acquière la liberté de se conformer aux lois naturelles
ou de les rejeter. Dans la première hypothèse d’assentiment, le moi vit en
cohérence avec la Raison universelle et de ce fait se met au diapason du bien
moral, dans la seconde d’exclusion il est en contradiction avec la Raison
universelle et est source du mal moral. La grande préoccupation des
« pensée pour moi-même » et d’ordre pratique : il n’y a de bien
que le bien moral et de mal que le mal moral.
En bon stoïcien, il pointe trois
catégories de valeurs objectives en les classant par ordre d’importance bien entendu morale, autrement dit il formule la doctrine dite des trois degrés de
valeurs objectives :
1.b.a.) Toutes valeurs qui
favorisent le bien moral (exemple : examen de conscience, etc.)
1.b.b.) Toutes valeurs ni bonnes
ni mauvaises mais qui permettent de mieux pratiquer la vie vertueuse (exemple
la santé) ;
1.b.c) Tout ce qui n’a aucune
valeur, est indifférent.
Bien entendu chez les anciens
l’objectivité morale n’est pas à proprement parler comparable à l’objectivité
scientifique comme nous l’entendons au 21ème siècle. Elle n’a
d’ailleurs aucun but expérimental. La discipline de la pensée suppose
précisément des dogmes (c’est-à-dire des points) qui se rapportent à la liberté
de jugement en faisant coïncider raison personnelle et Raison de la Nature
Universelle. Et cette Nature Universelle est loin d’être purement matérielle
car nous avons vu que c’est la Raison qui est la cause formelle de la matière,
cette dernière n’agit pas de son propre chef dans un bouillonnement chimique de
particules. Par contre l’objectivité scientifique pointe déjà le bout de son
nez chez les épicuriens dans la mesure où ils sont matérialistes et attribuent
la formation du monde au Clinamen ou au hasard.
2)
ETHIQUE : DISCIPLINE DE L’ACTION PRESENTE
QUI DEPEND DE MOI (causalité interne)
La discipline de l’action permet
l’expression de la vertu de justice, elle culmine dans l’amour du prochain et
se rapporte aux règles d’actions de ceux qui affirment l’existence d’une
communauté d’êtres raisonnables, c’est-à-dire de nos semblables vivants dans la
grande « Cité du monde de la Raison ».
Il s’agit d’une action conjuguée
au présent au sens bergsonien du terme. Un présent figuré comme une durée,
autrement dit le temps nécessaire à l’achèvement d’une action menée jusqu’à son
terme, et non d’un temps mathématique sorte de succession de points sur une
ligne du temps qui ne s’arrête jamais à aucun moment réduisant le présent à
l’inexistence.
Moi et action juste
Elle procède d’une causalité
interne à savoir la loi de la nature humaine, partie de l’âme impulsant
l’action. Cette nature humaine est composite, c’est-à-dire pour partie végétale
(puissance de croissance), pour partie animale (sensation) et enfin pour partie
rationnelle (humain). Il s’agit d’une action juste au service de la communauté
humaine.
Moi et action bienveillante
Nulle n’est méchant volontairement
disait Socrate ; par conséquent il faut être doux avec les ignorants du
Bien.
Moi et action sérieuse
Mûrement réfléchie, l’action doit
être la plus sérieuse possible, il faut
viser exclusivement le service de la communauté humaine et ne pas s’aventurer
dans des entreprises hasardeuses. Le
vice et la légèreté s’opposent au
principe d’une âme concentrée sur son
objectif avare de son énergie comme si c’était le dernier instant de la vie où
il n’est plus permis de se disperser.
Moi et action désintéressée
Aucune action n’est une fin en
soi
Moi et action rationnelle
L’homme doit agir conformément à
sa nature rationnelle comme l’animal agit selon sa nature instinctive.
Moi et action pédagogique
Il doit également corriger les
erreurs de jugement d’autrui
Moi et action appropriée
Il s’agit de nos devoirs
(kathékonta) politiques, sociaux, familiaux ou de toutes autres actions, qui indistinctement doivent répondre à un
impératif catégorique : se conformer au Destin, à la volonté de la nature
ou de Dieu qui transforme tout y compris les obstacles et les résistances en
bien. Il dépend de nous de répondre à l’obligation rationnel de faire le bien
en visant un résultat vraisemblable mais indifférent car dépendant de la
Providence. La volonté de bien faire compense et supplante les préoccupations
de résultats. Toute action appropriée s’accompagne d’une CLAUSE DE RESERVE car à l’impossible nul n’est tenu.
L’intention MAINTENANT de bien agir
(sans préoccupation du passé ou de l’avenir) prime sur le résultat
hypothétique. « Le retournement de
l’obstacle » est l’expression permettant de formuler une propriété de la
nature capable d’utiliser tous les
événements bons ou apparemment mauvais à une fin juste et bonne, cette formule
nous autorise à s’en remettre au Destin sans fatalisme mais en n’étant pas
affecté réellement par la déconvenue contraire à nos attentes ; l’action
doit être « kat’axian » c’est-à-dire conforme à notre capacité de
juger la valeur des choses mais aussi en étant bienveillant à l’égard d’autrui
incapable d’en bien juger et/ou si nécessaire en l’aidant à améliorer sa
pensée.
3)
PHYSIQUE : DISCIPLINE DU CONSENTEMENT AUX
EVENEMENTS, AU DESTIN OU DISCIPLINE DU
DESIR QUI DEPEND DE MOI
(causalité externe, partie de l’âme désirante, lois de
la Nature Universelle)
La discipline du désir permet l’expression de la vertu de
tempérance ; autrement dénommée
discipline du consentement aux événements, elle présuppose la notion de
providence entremêlant les causes et les
effets du destin.
Selon Pierre Hadot il faut faire
une différence entre providence philosophique et chrétienne. Cette notion
apparaît pour la première fois dans le Timée de Platon lorsqu’il « dit que le monde est né par la décision réfléchie
(pronoia) de dieu (…) il signifie seulement qu’il y a une Intelligence divine à
l’origine de l’univers. De même chez les stoïciens il ne faut pas se
représenter la providence comme une volonté divine s’intéressant à tous les cas particuliers,
mais comme une impulsion originelle qui met en route le mouvement de l’univers
et l’enchaînement des causes et des effets qui constitue le destin. (…) Au
contraire, le Dieu juif, repris dans le christianisme, est une personne qui
conduit l’histoire du monde et des individus selon sa volonté imprévisible. »[6]
Le désir est une passion
Pour Marc-Aurèle désirer ou détester sont des principes passifs de l’âme car avant même d’agir celle-ci subit
l’influence du monde extérieur, ainsi le désir est apparenté au domaine des
passions, donc on pâtit de la nature et du destin.
La réduction des passions
Par conséquent, la discipline du consentement aux événements réclame un
certain entrainement consistant à désamorcer les passions grâce à la méthode
dite de décomposition ou de réduction. Tout n’est que succession de choses
singulières, insignifiantes et présentes.
« De
même que l'on peut se faire une représentation de ce que sont les mets et les
autres aliments de ce genre, en se disant : ceci est le cadavre d'un poisson ;
cela, le cadavre d'un oiseau ou d'un porc ; et encore, en disant du Falerne,
qu'il est le jus d'un grappillon ; de la robe prétexte, qu'elle est du poil de
brebis trempé dans le sang d'un coquillage ; de l'accouplement, qu'il est le
frottement d'un boyau et l'éjaculation, avec un certain spasme, d'un peu de
morve . De la même façon que ces représentations atteignent leurs objets, les
pénètrent et font voir ce qu'ils sont, de même faut-il faire durant toute ta
vie ; et, toutes les fois que les choses te semblent trop dignes de confiance,
mets-les à nu, rends-toi compte de leur peu de valeur et dépouille-les de cette
fiction qui les rend vénérables. C'est un redoutable sophiste que cette fumée
d'estime ; et, lorsque tu crois t'occuper le mieux à de sérieuses choses, c'est
alors qu'elle vient t'ensorceler le mieux. Vois donc ce que Cratès a dit de
Xénocrate lui-même. » (Marc-Aurèle livre VI, 13)
Cette méthode a pu pousser
certains commentateurs modernes à spéculer sur un certain pessimisme de
Marc-Aurèle, or rien n’est moins sûr car à son époque il était un grand
contemplateur de la nature et de ses métamorphoses.
« Tout
est en cours de transformation. Toi-même aussi tu es en état de transformation
continue et, à certains égards, de dissolution ; de même pour l'univers
entier. » (Marc-Aurèle livre IX, 20).
Donc décomposer la perception des choses sujettes aux passions est une
méthode pour dénoncer les fausses valeurs transitoires et les replacer dans une vision éternaliste de la totalité du
Cosmos. C’est aussi ce que P Hadot appelle un point de vue universel ou le «
regard d’en-haut » ou encore le « vol cosmique de l’âme ». Cette
élévation du regard permet également « l’homoeides », c’est-à-dire
révéler la brièveté et l’uniformité de toutes choses. Toujours les mêmes
conflits, la vie et l’histoire sont des spectacles qui se répètent
sempiternellement : méchanceté, futilité, hypocrisie etc.
Mais à l’inverse l’on pourrait dire aussi : compassion sans fin,
amour éternel, source inépuisable de bonté etc. La focalisation de Marc-Aurèle
sur le négatif est sans doute à l’origine de cette perception d’un empereur
sans joie.
Quoi qu’il en soi, le passé comme le futur sont déterminés par le
destin et la vie n’est qu’un éternel retour. Dans sa globalité le Cosmos est
comme un être vivant doué d’une conscience et d’une volonté unique en sorte que
nous puissions nous exclamer comme Francis Thompson qu’ « il est
impossible de cueillir une fleur sans déranger une étoile ». Chaque
événement doit être replacé dans le contexte harmonique de la volonté du Tout
sur les parties. Néanmoins, il faut
comprendre que chez les
stoïciens cueillir une fleur n’est pas un acte personnel, l’instant précis étant
prévu de toute éternité par la providence.
Celle-ci est sans volonté, c’est-à-dire impersonnelle ; elle est la
semence ayant impulsé originellement de l’intérieur la création la poussant
vers son apogée ; puis après
l’instant dernier, dans un Eternel Retour elle recommence les mêmes phases. Le Tout est en harmonie avec les
parties si elles ne vont pas à l’encontre du Tout. On est encore à des années lumières de la
conception systémique moderne où la volonté des parties influence également le
Tout.
L’Amor Fati
Cette conception ancienne Nietzche la qualifiera « d’Amor
Fati », autrement dit la discipline du désir de l’homme comprenant
l’harmonie du Tout où chaque circonstance est inexorable, et où il est stupide
de se rebeller contre le destin implacable.
Plus encore chez Marc-Aurèle l’Amor Fati semble transcender les
conceptions stoïciennes et à son avis il pourrait même trouver à s’appliquer
dans le cadre d’une conception épicurienne du monde :
« Les
cycles du monde sont toujours pareils, en haut comme en bas, d'un siècle à un
autre. Ou bien l'Intelligence universelle fait à chaque instant acte
d'initiative ; accepte alors l'initiative qu'elle donne. Ou bien, elle n'a pris
qu'une fois pour toutes l'initiative, et tout le reste en découle par voie de
conséquence . . . Bref, s'il y a un Dieu, tout est pour le mieux. Mais si tout
marche au hasard, ne te laisse pas toi-même aller au hasard.
Bientôt
la terre nous recouvrira tous. Ensuite cette terre se transformera, et celle
qui lui succédera, à l'infini se transformera, et de nouveau à l'infini
changera la terre qui en naîtra. En considérant les agitations de ces vagues de
changements et de transformations et leur rapidité, on méprisera tout ce qui
est mortel. » (Marc-Aurèle livre IX,
28).
En revanche, l’empereur se doit
occasionnellement de personnifier le divin le rendant sensible aux prières
individuelles par concession au sentiment religieux, voire par concession aux
pratiques sociales et rituelles.
Il en découle une double
providence
-
Providence générale impulsion première de
l’univers ;
-
Providence spéciale volonté particulière,
impulsion de chaque homme attentive à son bien.
Toutefois dans la seconde hypothèse la providence personnelle n’est pas
là pour satisfaire une volonté particulière mais au contraire pour aider l’être
rationnel à accepter son destin et ce en vertu du principe d’un Destin ne
dépendant pas de l’homme comme il ne dépend pas de ce dernier que le monde soit
comme il est - agréable ou repoussant - eu égard à la providence générale (ex,
bête féroce, tremblement de terre etc.)
[1]
Marc-Aurèle : « pensées pour moi-même suivies du manuel
d’Epictète », livre 5 (XXXVI), édition GF Flammarion, Paris 1992, p 83.
[2]
Ibidem, livre 7 (XVII), p 102
[3]
Ibidem, livre 7 (XVII), p 111
[4] Ibidem,
livre 8 (I), p 113
[5]
Ibidem, livre 8 (XXVI), p 118
[6]
Pierre Hadot « la philosophie comme manière de vivre » collection
biblio essai, édition Le Livre de Poche, p.247, 2001
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