Nous avons vu le 25 juillet que les différentes traductions du syllogisme du grammairien (cf. « Par-delà bien et mal» §17) ne trahissent pas la pensée de Nietzsche quand on parle en anglais de l'agent d'une action et en français du sujet d'une action car il s'agit effectivement d'un syllogisme qui porte sur le
sujet-agent, bien que le terme le plus approprié pour la traduction serait:
auteur/acteur (Thâter}.
Dans les fragments réunis sous le titre « volonté de puissance» §531 Nietzsche utilise
aussi le terme
« urheber » signifiant également « auteur ». On peut y lire qu'à toute modification correspond un auteur.
« urheber » signifiant également « auteur ». On peut y lire qu'à toute modification correspond un auteur.
Cette affirmation [« à toute
modification correspond un auteur »] signifie
qu'il y a séparation entre l'agir et l'agissant. Par exemple, dire « der blitz
leuchtet » [« l'éclair
luit »] c'est dire deux fois la même chose,
autrement dit c'est poser le verbe luire comme action et comme sujet (éclair)
qui n'est rien d'autre que la « luisance », c'est dit Nietzsche«
supposer à l'événement un être» [qui lui est concomitant n.d.r.].
Cette analyse rappelle les débats, à la fin des années 1880, concernant les
phrases dites sans sujet ainsi qu’elle évoque également les spéculations sur le thème du sujet caché comme
dans l'énoncé « il pleut» qui devient « Zeus pleut» (voir
Brentano et la supposition de Zeus). L'affirmation il pleut n'a pas la forme
sujet-prédicat d'où la supposition qu'il y a un sujet caché.
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