dimanche 7 août 2016

Nietzsche : supposer à l’événement un être.

Nous avons vu le 25 juillet que les différentes traductions du syllogisme du grammairien (cf. « Par-delà bien et mal» §17) ne trahissent pas la pensée de Nietzsche quand on parle en anglais de l'agent d'une action et en français du sujet d'une action car il s'agit effectivement d'un syllogisme qui porte sur le sujet-agent, bien que le terme le plus approprié pour la traduction serait: auteur/acteur (Thâter}.
Dans les fragments réunis sous le titre « volonté de puissance» §531 Nietzsche utilise aussi le terme
« urheber » signifiant également « auteur ». On peut y lire qu'à toute modification correspond un auteur.
Cette affirmation [« à toute modification correspond un auteur »] signifie qu'il y a séparation entre l'agir et l'agissant. Par exemple, dire « der blitz leuchtet » l'éclair luit »] c'est dire deux fois la même chose, autrement dit c'est poser le verbe luire comme action et comme sujet (éclair) qui n'est rien d'autre que la « luisance », c'est dit Nietzsche« supposer à l'événement un être» [qui lui est concomitant n.d.r.].

Cette analyse rappelle les débats, à la fin des années 1880, concernant les phrases dites sans sujet ainsi qu’elle évoque également les spéculations sur le thème du sujet caché comme dans l'énoncé « il pleut» qui devient « Zeus pleut» (voir Brentano et la supposition de Zeus). L'affirmation il pleut n'a pas la forme sujet-prédicat d'où la supposition qu'il y a un sujet caché

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