Il ne suffit pas de bien distinguer la question du QUI de celle du QUOI
pour écarter ce que Paul Ricœur nomme l'occultation du QUI par le QUOI-POURQUOI, autrement dit on n'évite pas la substantialisation et l'objectivation des réponses en demandant « qu'est-ce
que l'âme, la personne, la conscience ou le moi» en s'interrogeant sur « qu'est-ce que ce QUI », car le « qu'est-ce que» (quiddité) s'inscrit dans l'horizon du substrat, du support de qualités, d'affects, de qualités, d'accidents soit finalement dans le cadre de l'ETRE-SUBSISTANCE ou de l'ETANT-SOUS-LA-MAIN et non dans la perspective du QUI, plus précisément du « qui est-il? » (quissité) ou encore du DASEIN en tant que ce dernier répond toujours par un JE, un TU, ou un NOUS.
D'ailleurs, la triade JE, TU, NOUS mérite d'être examinée. En effet, comment pouvons-nous dire JE? Est-ce le fait de l'auto attribution ? Et l'auto attribution fonde-t-elle
l'hétéro attribution ? (voir question de Scheler article du 12 juillet 2016). Ou encore est-ce que, comme le disent de
concert Ricoeur et Levinas, l'auto-imputation me vient d'autrui ?
« Quand le visage d'autrui qui s'élève en face de moi, au-dessus de moi ( ... ) est une voix ( ... ) Cette voix me dit « tu ne tueras pas ». Chaque visage est un Sinaï qui interdit le meurtre. »[1]Cette proposition de Ricoeur permet au moins de répondre à la question « qui sommes-nous ?» dans le dialogue asymétrique du JE et du TU.
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