Pour qu'un acte soit imputable à quelqu'un, il faut extérieurement qu'il
soit (c'est-à-dire du point de vue d'autrui) attribuable objectivement à une
personne, et que de l'intérieur subjectivement la personne puisse se l'imputer.
A priori l'auto-attribution fonde l'hétéro-attribution car en me
connaissant je peux projeter, par similarité de nature, cette connaissance sur
autrui qui me ressemble, mais à postériori la thèse inverse est également
défendable, on le verra plus tard.
Chez Paul Ricœur la question de l'imputabilité est soumise au « régime d'intersignification
constitutif du jeu de langage de l'action» : qui, quoi, pourquoi, où, quand,
comment.
Ces questions forment « un réseau
conceptuel qui constitue le transcendental[1]
du discours sur l'action ».
Dans la philosophie moderne, principalement analytique, se trouve d'abord
l'articulation structurelle dissociative du QUI ?/QUOI? et une coalition en
sens contraire du QUOI ?/POURQUOI ? qui tend à réduire l'action à un événement
mondain anonyme en occultant la question du QUI, autrement dit le binôme
quoi/pourquoi amalgame dans le discours « l'ipséité» des personnes avec la «
mêmeté » des choses.
A un autre égard la distinction QUI?/QUOI? s'inscrit dans une série de
questions sur l'identité personnelle. Qui suis-je? Que suis-je ? Suis-je
matière ou esprit ? Eternel ou mortel ? Quelque chose ou rien ?, etc.
[1] Voir
article du 30 juin : « La philosophie qui traite du sujet sera
qualifiée de philosophie transcendentale par opposition à la philosophie qui
s'occupe de l'objectivité des choses qui sera qualifiée de philosophie
transcendante ou encore de système dogmatique.
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