La Hiérarchie céleste
comporte trois ordres: les Séraphins au sommet, les Chérubins en position médiane,
et les Trônes en position inférieure.
Les Séraphins, au
plus près du Premier Principe, sont l'expression divine de l'unité, de la
perfection et de la science.
Les Chérubins
expriment le pouvoir divin d'illumination et de contemplation. Parmi eux on
trouve par ordre d'importance hiérarchique: les dominations, les vertus et les
puissances.
Les Trônes
expriment le pouvoir divin de purification. Parmi eux, on trouve par ordre d'importance
hiérarchique: les principautés, les archanges et les anges.
Les anges sont
donc à l'échelon inférieur de l'échelle et servent d'intermédiaires entre le monde d'en-haut et le
monde d'en-bas avec les hiérarchies humaines.
Au Moyen-Age,
Dieu est considéré comme disposant de la puissance absolue (il agit quand il
veut et où il veut) mais aussi de la puissance ordonnée qui s'exerce par des chaînes de
médiations descendantes. En revanche, dans le sens inverse, le subalterne doit demander
l'intercession d'un niveau supérieur hiérarchique pour remonter vers le divin.
Toute hiérarchie
est un système de médiation asymétrique, il y a une distance du bas vers le haut
mais du haut vers le bas elle est abolie.
Pourtant, selon
Saint Thomas d'Aquin « la loi de la hiérarchie est que les hommes
reçoivent de la part des anges comme le dit Denys. »[1]
Mais le Christ reçoit lui directement du Verbe qui lui est uni.
Et pour Eckhart l'âme
humaine est également capable de s'unir à Dieu en s'élevant au-dessus des anges
par une sorte de surcapacité, c'est-à-dire une surcapacité [d'accueil n.d.r.]
de contenus divins, car elle n'a à priori aucune place hiérarchique
particulière. Cette surcapacité est la libre vacuité. En faisant advenir le
néant l'homme dépasse l'ange et n'est plus "assigné à résidence" mais dispose
d'une mobilité dynamique fondée sur le néant, incréé et incréable advenu en lui-même.
d'une mobilité dynamique fondée sur le néant, incréé et incréable advenu en lui-même.
Plus tard, Angelus
Silesius, Johannes Scheffler (1624-1677) appellera cette surcapacité de l'âme
la «surangélicité ».
Mais la « surangélicité
» ou la conversion augustinienne, vu par les Rhénans du MA, en remettant en cause
la dissymétrie de la hiérarchie céleste remet également en question la
hiérarchie ecclésiastique. Elle rétablit l'équilibre par l'immédiateté où l'âme
humaine doit se dépouiller des images, des formes et des représentations dans un
mouvement de « déconstruction » ( ent bildung) des images, autrement dit de tout medium créé. Ansi de manière générale la "surangélicité" est l'oeuvre d'anéantissement de toutes choses.
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