3 différences entre rhétorique et franc-parler.
1) La rhétorique est un art de persuader (voir Aristote), mais Quitilien précise qu’elle doit être indexée à la vérité telle qu’elle est connue par l’orateur et non eu égard à ce qui est énoncé à l’auditeur; donc inévitablement cet usage du verbe peut contenir un mensonge, c’est en cela qu’il est contraire au discours philosophique entendu comme parrhêsia n’admettant, de son côté, rien moins que la vérité.
1) La rhétorique est un art de persuader (voir Aristote), mais Quitilien précise qu’elle doit être indexée à la vérité telle qu’elle est connue par l’orateur et non eu égard à ce qui est énoncé à l’auditeur; donc inévitablement cet usage du verbe peut contenir un mensonge, c’est en cela qu’il est contraire au discours philosophique entendu comme parrhêsia n’admettant, de son côté, rien moins que la vérité.
2) Ensuite pour Quitilien ou Cicéron la rhétorique, en tant que
tekhnê, se définit par rapport au sujet traité (exemples : défense d’une
cause, discours devant une assemblée etc.) qui ordonne le discours à la fois au niveau du préambule, de la narration des événements mais aussi au niveau des arguments utilisés pour ou contre le sujet débattu.
En revanche, Sénèque écrit dans sa lettre n°75 à Lucilius que le franc-parler, qui n'est pas un art, vise bien autre chose : il recherche la bonne occasion (le kairos) de dire la vérité, le moment où l'interlocuteur est en état de la recevoir. et alors le diseur de vérité doit faire montre de prudence, d'habilité, et donner à ses paroles les formes adéquates.
Quitilien ajoute que le maître ne doit pas provoquer l'antipathie par trop de sévérité, ni rendre le disciple arrogant par trop de mollesse. Il vaut mieux prévenir par des conseils que guérir par des punitions et aussi répondre de bonne grâce aux questions ou, plusieurs fois par jour, ne pas hésiter à prendre la parole.
3) Finalement, il y a encore une dernière distinction entre le deux discours. Si la rhétorique cherche le moyen de persuader un auditoire, elle le fait toujours au profit de l'orateur,
Par contre, la Parrhêsia a une tout autre fin : arriver à constituer l'autre à lui-même, l'amener vers la souveraineté sur soi (forme de sagesse et de vertu visant le bonheur). Par conséquent, le maître ne défend aucun intérêt personnel. Le franc-parler est un acte de générosité.
L'adversaire authentique reste la flatterie
Au regard de ces trois différences on comprend que si la rhétorique ne poursuit pas les mêmes objectifs que la parrhêsia, elle peut, au demeurant, être utile à cette dernière.
Par contre, il n'y a aucune compatibilité entre le franc-parler et la flatterie. Cette dernière est antinomique et ennemie de la vérité.
En revanche, Sénèque écrit dans sa lettre n°75 à Lucilius que le franc-parler, qui n'est pas un art, vise bien autre chose : il recherche la bonne occasion (le kairos) de dire la vérité, le moment où l'interlocuteur est en état de la recevoir. et alors le diseur de vérité doit faire montre de prudence, d'habilité, et donner à ses paroles les formes adéquates.
Quitilien ajoute que le maître ne doit pas provoquer l'antipathie par trop de sévérité, ni rendre le disciple arrogant par trop de mollesse. Il vaut mieux prévenir par des conseils que guérir par des punitions et aussi répondre de bonne grâce aux questions ou, plusieurs fois par jour, ne pas hésiter à prendre la parole.
3) Finalement, il y a encore une dernière distinction entre le deux discours. Si la rhétorique cherche le moyen de persuader un auditoire, elle le fait toujours au profit de l'orateur,
Par contre, la Parrhêsia a une tout autre fin : arriver à constituer l'autre à lui-même, l'amener vers la souveraineté sur soi (forme de sagesse et de vertu visant le bonheur). Par conséquent, le maître ne défend aucun intérêt personnel. Le franc-parler est un acte de générosité.
L'adversaire authentique reste la flatterie
Au regard de ces trois différences on comprend que si la rhétorique ne poursuit pas les mêmes objectifs que la parrhêsia, elle peut, au demeurant, être utile à cette dernière.
Par contre, il n'y a aucune compatibilité entre le franc-parler et la flatterie. Cette dernière est antinomique et ennemie de la vérité.
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