Nous avons vu que l'ego de l'homme moderne ne se définissait pas seulement
par une conscience de
soi-même ou plus précisément il nous a semblé devoir donner du contenu à ce concept que l'on ne peut réduire simplement à une capacité d'introspection. Car si depuis Descartes l'homme se sait être en train de penser il faut encore définir quel est le contenu de cette pensée « introspectée ».
soi-même ou plus précisément il nous a semblé devoir donner du contenu à ce concept que l'on ne peut réduire simplement à une capacité d'introspection. Car si depuis Descartes l'homme se sait être en train de penser il faut encore définir quel est le contenu de cette pensée « introspectée ».
A cet égard, la psychologie contemporaine nous y aidera car la majorité des
spécialistes en ce domaine ne niera pas l’affirmation prétendant qu’est de l'ordre de la pensée
tous les phénomènes de représentation.
Plus précisément, la pensée est un phénomène émergeant protéiforme issu
tant des sensations, des instincts, des réflexes, des émotions, de la raison que
bien entendu de toutes les formes d'abstractions mentales comme par exemple
l'imagination.
Pourtant, si l'on considère chacun de ces phénomènes on peut dire qu'ils sont
tous inscrits dans le
moment présent. Car on éprouve toujours présentement les sensations, les émotions, les réflexes, etc. De même, la raison et l'imagination surgissent de manière séquentielle et leur expression est inévitablement transitoire.
moment présent. Car on éprouve toujours présentement les sensations, les émotions, les réflexes, etc. De même, la raison et l'imagination surgissent de manière séquentielle et leur expression est inévitablement transitoire.
Ce flux ininterrompu ou cette course (sans départ, ni arrivée) conditionne
notre état de conscience comme aussi le niveau et l’orientation de notre
attention.
Mais alors comment l'individu peut-il se reconnaître lui-même dans toutes ces
représentations momentanées ?
Le mécanisme en jeu est celui de la mémoire, sans elle aucune forme d’auto-identification
n’est possible et sans elle nous serions continuellement à chaque instant une
personne nouvelle frappée d’amnésie.
Ainsi, c'est dans l'histoire de chacun que vont s'exprimer et se réactiver
un certain type de sensations, d’émotions, de réflexes, ou une certaine forme de rationalité et d'imagination
déterminant notre être singulier. En aucune manière il ne peut y avoir un moi sans une mémoire des événements
ayant provoqués les affects, la réflexion ou l'imagination.
Mais attention tout de même à ne pas réduire le moi à cette autobiographie. Il y a bien d'autres éléments du moi à rechercher au-delà de la simple mémoire autobiographique, ainsi en va-t-il des informations appartenant à la mémoire généalogique, sociologique, ethnique, etc. Exemple : identification par le nom de famille, par le milieu, le sexe ou la race, etc.
En résumé, le moi se forme sous l’effet d’une double contrainte, la première étant
celle de l’ontogenèse (construction d’une personnalité originale) et la seconde
étant celle de de la phylogenèse (construction de l’individu comme un élément constituant
du groupe ou de l’espèce auquel il s’identifie).
Evidemment en évoquant cette double contrainte, on s'éloigne considérablement de la notion d'un moi défini simplement comme le fait Jean-Pierre Vernant, c'est-à-dire comme une conscience de soi.
Evidemment en évoquant cette double contrainte, on s'éloigne considérablement de la notion d'un moi défini simplement comme le fait Jean-Pierre Vernant, c'est-à-dire comme une conscience de soi.
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