Durant la période classique, en Grèce, le rapport à l’autre est
indispensable dans la pratique de soi chez le jeune.
On distingue trois types de maîtrise:
- L’exemplarité (les héros et les grands hommes, les vieillards glorieux, les amoureux) ;
- La compétence (savoir et savoir-faire) ;
- La découverte de type socratique (quand on est dans l’embarras de l’ignorance elle s’exerce par le dialogue) .
Ces formes de maîtrise fonctionnent sur le principe de la
mémoire (réminiscence) et celui du passage de l’ignorance à la connaissance.
A la période hellénistique
et romaine on considère que le disciple étant mal formé voire déformé, n’a plus
vraiment besoin d’acquérir des savoirs à la place de l’ignorance mais il se
doit d’accéder au statut de sujet dans le rapport de soi à soi. Le rôle du maître
est donc profondément modifié. Il devient le médiateur ou le passeur du statut d’individu
à corriger vers celui de sujet réalisé, convertissant la « stultitia » en « spientia »,
il est une main tendue, un philosophe.
Le
« stultus est celui qui n’a pas encore pris conscience de soi et est influencé
par le monde extérieur, il est dispersé, oublieux, sans volonté changeant de
vie sans arrêt.
Le modèle du philosophe devient l’archétype de l’homme
sachant se gouverner et gouverner les autres et toutes ses techniques sont destinées
à la bonne gouvernance, au soin de soi et des autres contrairement au rhéteur
dont les moyens sont ceux de la persuasion par le discours.
Les philosophes utilisent deux moyens :
A l’époque hellénistique c’est l’école (voir Epicure ou
Epictète).
A l’époque romaine c’est le conseil d’existence privé dans
la relation de clientèle auprès du chef ou de l’aristocrate qui domicilie chez
lui un philosophe conseiller du prince ( ex : Philodème auprès de Lucius Piso, Athénodore et
Auguste, Demetrius le cynique et Thrasea Paetus puis d’Helvidius Priscus. On va
retrouver le philosophe mêlé à la vie politique (débats, conflits, assassinats,
exécutions, révoltes) il s’intègre dans les conseils et les avis.
En même temps que s’affirme le rôle politique de conseiller et directeur
de conscience, s’estompe la fonction spécifique du philosophe. Il n’y
aura plus de grandes figures comme Platon ou Socrate.
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