lundi 29 juin 2015

PHILOSOPHIE DU SALUT A L'EPOQUE HELLENISTIQUE ET ROMAINE

Selon Olympiodore (néoplatonicien), après avoir appris dans l'Alcibiade que nous sommes âmes rationnelles, nous devons pratiquer les vertus politiques et cathartiques.
Le politique c'est le connais-toi en tant qu'il vise les vertus du citoyen ou du gouvernant.
Le cathartique c'est l'exercice de la purification intérieure par laquelle le sujet reconnaît et s'identifie
au divin en lui.
L'Alcibiade est donc à la croisée des chemins entre le Gorgias (politique) et le Phédon (cathartique).
Chez Platon le choix ne s'impose pas mais dans le néoplatonisme il faut opter pour l'une ou l'autre voie. Pourquoi ?
Platon fait dire à Alcibiade qu'il s'occupera dorénavant de justice mais cette justice ne s'applique pas
seulement à la cité mais aussi à l'ordre intérieur, à la hiérarchie intérieure de l'âme. Or Dans le
Banquet Alcibiade reconnaît ne s'être pas occupé de lui-même mais uniquement des affaires de la
cité.
Pour Platon le politique est la finalité du cathartique. De plus il existe un lien de réciprocité: en me
souciant de moi, je me soucie mieux des citoyens et réciproquement en me préoccupant de la cité, je
me soucie mieux de moi-même. Enfin en pratiquant la catharsis l'âme se souvient de ce qu'elle a toujours su à savoir les vérités éternelles susceptibles de régir la cité.
Au 1er et 2éme siècle la disjonction entre le politique et le cathartique est consommée. C’est l'époque
du soi pour soi, but du souci de soi et non des autres. De plus en plus la philosophie se définira par
rapport à la recherche de la vérité et par la transformation de soi nécessaire pour atteindre cette
vérité.
A début de notre ère, c’est tout une culture de soi qui se développe et qui connaîtra divers avatars
dans le monde chrétien avec pour socle commun l’idée de salut
La question du salut dans la religion Chrétienne, c'est la dichotomie ou le passage de ce monde vers
un autre, le passage de la vie à la mort, la lutte entre le bien et le mal, le salut s'inscrit diversement
dans la dualité. Bien entendu, c'est la chute ou la faute qui rendent le salut nécessaire et le repentir, l'Incarnation, la conversion vont le rendre possible.
Pour la philosophie le sens du salut n'a rien de dramatique il est plus large, ainsi celui qui se sauve est celui qui se préserve, qui est en état d'alerte, de résistance, qui échappe à l'esclavage et à toutes les aliénations pour atteindre le bonheur, la tranquillité ou la sérénité.
Il n'y a pas de référence à la mort? à l'au-delà ou à l'immortalité, c'est simplement être imperméable
au trouble et au malheur. Il se réalise par l'ataraxie et l'autarcie. Quand le sujet se suffit à lui-
même dans une boucle de soi ~ soi-même.


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