samedi 20 juin 2015

LE SOUCI DE SOI VU PAR MICHEL FOUCAULT


C’est dans « l’Apologie de Socrate » que ce dernier plaide non coupable car il aurait eu originellement pour tâche d’inciter les autres à prendre soin d’eux-mêmes. Et depuis ce procès légendaire, «l’ epimeleia heautou » a parcouru l’histoire de la philosophie jusqu'à être transposée dans la morale du non égoïsme  et du renoncement à soi pour autrui, pour la collectivité, pour la patrie etc.
Malheureusement après un millénaire d’histoire antique cette idée à progressivement été oubliée faisant place à un autre grand thème de la pensée socratique : la connaissance de soi.
Comment la connaissance (gnôthi seauton) a-t-elle pu éclipser le souci de soi ?

La transition s’est opérée au 17ème siècle lors de ce que Michel Foucault appelle le « moment cartésien »lorsque l’évidence, plus encore l’indubitable existence de l’être pensant devenait le fondement de la connaissance, ou tout au moins la base consciente à partir de laquelle le sujet pouvait apprendre et savoir.
Vu autrement, si la philosophie est l’interrogation portant sur ce pourquoi il peut y avoir du vrai et du faux, alors il faut appeler spiritualité l’ensemble des pratiques (purifications, ascèses, conversion du regard, modification d’existence etc.) permettant au sujet d’accéder à la vérité.

Or la spiritualité occidentale postule 3 choses :

  1. ·         une modification du sujet qui passe par une ascension ou une illumination (erôs ou amour)
  2. ·         qui passe également par un travail sur soi (ascèse) ;  
  3. ·         et enfin qui aboutit à une transfiguration du sujet (béatitude, tranquillité de l’âme).


Durant l’Antiquité la connaissance (cf. gnothi seautou) et les conditions d’accès à la connaissance (cf epimeleia heautou) n’ont jamais été séparées hormis sans doute chez les gnostiques et chez Aristote.

A l’époque Moderne, c’est la connaissance elle-même qui énonce les conditions d’accès à la vérité [méthode ???ndr] alliée à des facteurs externes (santé mentale, éducation, effort d’apprentissage).

Ainsi chez le moderne le sujet tel qu’il est, est devenu capable d’atteindre la vérité mais cette dernière a perdu la propriété de le sauver (changer/transfigurer).  

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