dimanche 14 juin 2015

FAUT-IL CROIRE EN LA VERITE ? (SUITE)

Voici la réaction d'un lecteur  à l'article "Faut-il croire en la vérité". Ce gentil monsieur me donne l'occasion de faire une mise au point sur la teneur de mes propos


Je trouve excessif des affirmations du genre : "La majorité de ce qui est reconnu pour vrai l’est uniquement du point de vue de l’Homme, mais jamais du point de vue des autres espèces."

 Les vérités dépendent du point de vue, le nôtre avec notre histoire, notre environnement. Elles relèvent d’un relativisme excessif, confondant science, interprétation et application. La science vise à une vérité objective, au moins intersubjective. Par exemple, que je sache, une théorie physique comme la théorie de la relativité générale s’applique à toutes les espèces et tous les peuples.*

Précision sur mes propos.

Vous aurez noté que je parle de la majorité des vérités et non de toutes les vérités.
Bien entendu loin de moi l'idée que la théorie de la relativité soit fausse,et qui serai-je pour affirmer une chose pareille ! Ce n'est d'ailleurs pas mon propos.
Pour le sceptique (Sextus), on ne cherche pas à aller au-delà des apparences.
Par exemple , si tel objet m'apparaît à moi - homme conscient - de couleur brune, mon jugement s'arrêtera à la sensation et à dire que cette chose est brune mais je ne chercherai pas à savoir pourquoi elle m'apparaît comme telle (= suspension du jugement). Les choses sont comme elles sont, y compris relatives car bien entendu l'espace et le temps sont relatifs et l'expérience le démontre. Avec la gravité le temps ralentit.
Incroyable mais vrai, n'importe qui vieillira plus vite au sommet d'une montagne que dans une vallée même si la chose est imperceptible.
Pourtant la relativité de l'espace temps devient parfaitement perceptible à grande distance. Si l'on envoie un satellite GPS en gravitation autour de la terre, il faudra corriger en permanence les données temporelles entre l'espace et le sol car la gravitation déformant l'espace déforme aussi le temps et là-haut tout passe plus vite, alors si vous n'utilisez plus de cartes routières heureusement que la technologie permet d'intégrer les variations de l'espace/temps sans quoi vous rateriez systématiquement tous les carrefours. Ce serait navrant et totalement inefficace.
Tout cela relève de l'empirisme, autrement dit la recherche fondamentale à finalement chambouler nos habitudes quotidiennes de transport et certainement beaucoup d'autres habitudes.
Vous comprendrez que ce n'est pas cela qui me fait dire:"la majorité de ce qui est reconnu pour vrai l’est uniquement du point de vue de l’Homme."
Ce qui me fait tenir ce propos c'est plutôt l'usage de toutes les vérités au profit exclusif du genre homo.
S'il n'y avait pas ce rapport d'utilité et de profit, il s'en ficherait éperdument.
Entendons-nous bien les vérités des sciences naturelles sont vraies pour toutes les espèces (à condition d'être vérifiables) mais ne profitent qu'à une seule, le petit bourgeois sapiens.
En revanche et d'un point de vue plus large encore, vous conviendrez que notre espace/temps est à l'échelle humaine. C'est au fond un macrocosme.
Pourtant vous n'ignorez pas non plus qu'il existe également une physique du microcosme : la mécanique quantique.
A l'heure actuelle, l'une et l'autre sont incompatibles; la notion de relativité de l'espace temps n'existe pas en mécanique quantique.
On a bien des tentatives de (re)conciliation avec notamment un modèle du "tout" autrement appelé Théorie des cordes mais cela nous conduit à de telles abstractions mathématiques qu'il devient impossible d'imaginer une quelconque vérification expérimentale de cette théorie.
En fait, il faut comprendre que chaque découverte aussi vraie soit-elle nous conduit à un abyme de questions nouvelles.
Non seulement l'homme est le seul à profiter égoïstement de ses découvertes mais en plus il se prend les pieds dans le tapis des questions qu'il ne pourra jamais résoudre, n'en déplaisent à tous les positivistes convaincus.
Et chaque fois il trouve une pièce à mettre au trou s'appelant selon l'époque : le mystère, dieu, la Déesse Raison (cf. Auguste Comte), les lumières, le Progrès etc.
Faut-il abandonner les découvertes pour autant? Bien sûr que non !
Elles ont un rôle utilitaire.
L'astrophysicien Trinh Xuan Thuan admet lui-même que la science ne peut se limiter qu'à l'univers sensible et ce dernier à des limites indépassables comme le sont les constantes de l'univers (environ une quinzaines).- aujourd'hui on remonte à 13,8 milliards d'années lumières).
Hélas l'humanité est prométhéenne, elle en veut toujours plus car c'est le seul moyen de garantir ses privilèges d'espèce dominante.
Pire encore, l'homme ne se contente pas seulement d'être le plus effroyable prédateur de la biosphère, en plus il devient également le plus redoutable prédateur de son semblable.
Il ne peut pas s'empêcher de détruire y compris son propre frère.
Si le genre homo est apparu il y a 2 ou 3 millions d'années, l'homo sapiens, n'a pour sa part pas plus de 200.000 ans d'histoire.
Il y a 100 000 ans les changements climatiques en Afrique ont failli le faire disparaître à tout jamais. Des quelques centaines de survivants nous sommes maintenant plus de 7 milliards.
Et qu'a t-il fait hormis se répandre en détruisant toutes les autres espèces. Il a commencé à tailler le silex et aujourd'hui il utilise un GPS. tout lui est utile à la domination de la biosphère même la théorie de la relativité.
Moralité : la vérité du bœuf "viandeux" n'est pas la vérité de l'homme consommateur de viande.
Au premier la relativité ne sert à rien sinon à se faire bouffé, tantôt relativement plus jeune, tantôt relativement plus vieux.
Au second, elle est une avancée formidable dans son pouvoir de maître de l'Univers. 

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