Dans « Au-delà de principe de
plaisir » le père de la psychanalyse montre comment cette notion de plaisir est
insuffisante pour comprendre les processus animiques profonds (1) (2). Sans
entrer dans le détail, il fonde l’hypothèse que le vivant est soumis à une
contrainte de répétition, ainsi l’économie des pulsions n’est pas exclusivement
orientée vers la satisfaction mais au contraire elle semble se comporter comme
un « élastique » qui nous ramène à un état antérieur, et si précisément le
vivant provient du monde inorganique il y est reconduit par ce que Freud nomme
les pulsions du moi ou pulsions de mort. Même, l’évolution par mille détours
nous y conduit ; néanmoins, rien ne nous permet d’affirmer que la vie n’est pas,
en somme, elle aussi, un phénomène premier, ou plus précisément un état aussi essentiel et basique que l'état matériel inerte, c’est-à-dire qu’il doit exister des
pulsions de vie qui nous y ramènent continuellement comme par l'effet d'un élastique, ainsi par exemple la sexualité
ou l’instinct de conservation.
En résumé, les pulsions du moi sont dites
pulsions de mort et les pulsions sexuelles sont dites pulsions de vie.
Maintenant, un certain nombre de
situations peuvent présenter un panachage comme par exemple dans la déviance du
sadisme et de la très mal nommée bestialité ou de la cruauté.
Extrait de "Egoplégie"
d'Emmanuel Halden p 276-277
(1) Animique signifie
littéralement "qui vient de l'âme". En psychologie on parlera de
psyché.
(2) " Une tendance générale
de notre appareil animique, que l’on peut ramener au principe économique de
l’épargne de dépense, semble se manifester dans l’opiniâtreté avec laquelle on
s’accroche aux sources de plaisir disponibles et dans la difficulté avec
laquelle on renonce à celles-ci " .in FREUD Sigmund, "Formulations
sur les deux principes de l’advenir psychique" [1911], Œuvres complètes,
volume XI, PUF, Paris, 1989, p. 16.
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