Le monachisme est non platonicien et anti-gnostique.
Le mouvement monastique oriental était polémique et
anti-gnostique. A partir du 4ème siècle de notre ère il a dû
affirmer son existence en se démarquant de la Gnose d'inspiration
néo-platonicienne où l'enseignement relevait de la connaissance de soi en tant
qu'élément divin.
C'est donc par un effet du hasard mais aussi par nécessité
que les Chrétiens ont eu recours aux pratiques ascétiques stoïciennes et
cyniques qui à priori ne leur étaient pas destinées mais l'ont été sur base du
principe de la suspicion à l'égard de soi.
Les exercices spirituels dont on trouve déjà une expression
très tangible chez Basile de Césaré (puis dans la règle de Saint Benoît) vont
avoir un grand succès au point d'être réactivés plus tard, à partir du 15ème
siècle lors du bouillonnement de la Réforme et du mouvement de la
Contre-Réforme, période où il n'y avait pas, chez les Catholiques, un moment de
la journée sans principe directeur, avec à la clé des manuels de conduite, où
l'on ne cherche méticuleusement par des exercices précis ses défauts, ses
faiblesses et la présence du Malin.
En revanche, il est frappant de constater que personne
n'était à l'affût d'un quelconque élément divin en lui.
Pourtant, le Christianisme se différencie quand même de
l'ascèse stoïco-cynique du point de vue de la règle de vie rigoureuse qui est très différente de la tekhnê tou biou (l'art de vivre) spécifique aux philosophes gréco-romains.
En effet, chez ces derniers, les exercices étaient libres
avec tout au plus quelques recommandations car pour les philosophes il n'y avait pas de perfection, ni de salut sans
liberté de choix à l'origine même de cet art, autrement dit de cette forme et
de ce style de vie.
Pourquoi un tel écart de la tekhnê tou biou à la règle de
vie ?
1) ordre militaire :
1) ordre militaire :
Sans doute le modèle militaire des légions romaines a servi
en partie dans le mouvement cénobitique en Orient et dans l'Occident chrétien.
2) créativité :
2) créativité :
La vie des philosophes se rapprochait, quant à elle, d'une
technique qui a sans aucun doute ses règles (comme celles de l'architecture)
mais règles qui doivent être interprétées librement pour obtenir une œuvre
belle.
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